Chedrack Dégbé, Président de l’ONG Tous pour le livre, se prononce sur l’état de la littérature béninoise et fait plusieurs suggestions. Voici le message qu’il a présenté dans le cadre de la célébration de la 2ème édition de la Journée du livre du Bénin.
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La littérature béninoise a le mérite de conserver la mémoire de notre pays. De la période monarchique à l’ère du renouveau démocratique en passant par la période coloniale, le temps des soleils des indépendances et l’ère de la révolution, plusieurs publications béninoises ont vu le jour et constituent aujourd’hui des repères fiables pour les lecteurs et chercheurs. Nous pouvons citer , entre autres, L’esclave de Félix COUCHORO, Un nègre raconte de Paulin JOACHIM ou encore Le cri de liberté de Jérôme CARLOS sans occulter la grande variété de publications contemporaines qui animent avec enthousiasme la filière littérature au Bénin.
Vu sous cet angle, la littérature béninoise reste et demeure une source intarissable de connaissances qui a besoin d’une attention particulière des gouvernants.
Malheureusement, après quasiment un siècle d’existence, la littérature béninoise peine encore à se trouver une place de choix dans les préoccupations majeures de la République. Saluons déjà l’effort du gouvernement à travers l’existence de la Direction des Arts et du Livre, les initiatives du Salon National du Livre et du Grand Prix Littéraire du Bénin, la prise en compte des acteurs de la chaîne du livre dans la prochaine constitution du Conseil National des Organisations d’Artistes, les réformes au niveau de la Bibliothèque Nationale du Bénin et la prochaine extension du réseau de lecture publique à travers la réhabilitation et la construction de plusieurs bibliothèques départementales.
Cependant, L’État gagnerait aussi à investir dans la production et la commercialisation du livre béninois autant dans le pays qu’à l’extérieur. Ceci pourrait passer par l’octroi de subventions aux éditeurs, diffuseurs et distributeurs de livres voire leur professionnalisation à travers des formations et recyclages réguliers. Il y va de l’évolution de notre littérature.
Par Chédrack DEGBE © BENINLIVRES, septembre 2021