L’ENTRETIEN. Les 06 et 07 avril 2021 à l’hôtel Novotel de Cotonou, comme plusieurs acteurs de la chaîne du livre béninois, le Directeur de la Bibliothèque nationale du Bénin, Koffi Attédé a pris part à un atelier de plaidoyer sur le livre de jeunesse, une initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet Ressources éducatives de l’Agence française de développement (AFD), l’Unesco et l’Institut français de Paris. A la fin des deux jours d’échange, radio Beninlivres s’est entretenu avec M. Attédé.
Interview
Radio Beninlivres: Qu’est ce qui justifie la présence de la Bibliothèque nationale à cet atelier ?
Koffi Attédé:Je voudrais d’abord préciser que cet atelier a été organisé sur les ressources éducatives dans le système d’enseignement béninois. La bibliothèque nationale, toutes considérations intégrées, déjà en tant qu’espace de lecture le plus grand du Bénin et, désormais responsable des centres de lecture publique, est bien qualifiée pour prendre part à l’atelier. Puisque les ressources éducatives dont il est question, une fois qu’elles seront élaborées, éditées et rendues disponibles, il faut faire qu’elles soient au plus grand public, donc les plus jeunes dans des lieux dont nous sommes responsables.
Quel est le visage du livre de jeunesse béninois ?
Le livre de jeunesse béninois, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent est un outil qui existe, en quantité et en de très bonne qualité. Il est juste méconnu. Ceci parce que les acteurs qui se sont spécialisés dans cette catégorie d’ouvrage ne sont pas nombreux, il n’y en a pas beaucoup. Ruisseaux d’Afrique et DAGAN sont les deux maisons d’édition béninoises qui, de façon intense et continue s’investissent dans la littérature de jeunesse. Maintenant la question est de savoir la place de cet outil dans l’attelage institutionnel qui est mis à disposition dans le système éducatif. C’est la faiblesse de la présence de cet outil dans le système d’enseignement qui est la situation à corriger grâce au projet Ressources éducatives initié par l’Agence française de développement (AFD), l’Unesco et l’Institut français de Paris.
Et la Bibliothèque nationale, comment se porte – t – elle ?
Elle se porte bien. Il y a de nouvelles idées, un nouvel élan, une nouvelle vision, une autre compréhension des enjeux. Il s’agit entre autres, parlant des enjeux, de ce qui concerne les données bibliographiques du Bénin, des services qui sont délivrés; des enjeux d’infrastructures, d’aménagement de l’espace mais aussi des enjeux en termes d’animation de la bibliothèque nationale en tant que lieu de culture.
La bibliothèque nationale ne doit pas se limiter seulement à la consultation d’ouvrages, à la recherche documentaire. Nous devons la transformer en un lieu de culture à part entière. Elle a de nouveaux jours que j’espère meilleurs. Nous y travaillons intensément avec le soutien du Ministre du tourisme, de la culture et des arts.
M. Attédé, quelle est la mission de la Bibliothèque nationale ?
Elle est le dépositaire officiel et naturel du dépôt légal qui est d’ailleurs l’obligation faite aux producteurs de livres, éditeurs, à toute personne qui publie un document de laisser de trace à la postérité. Les numéros ISBN et ISSN ne sont rien d’autre que les numéros d’identification du livre et, quand un ouvrage est publié dans les règles, son numéro d’identification est unique dans le monde.
La Bibliothèque nationale du Bénin fait partie d’un réseau international ( le réseau francophone du numérique, le centre international d’enregistrement des publications en série) qui délivre à l’ensemble des institutions qui en sont membres des numéros ISSN et l’agence international ISBN qui coordonne le volet ISBN au plan international. Ce service n’est que l’un des nombreux que Bibliothèque nationale offre au public.
La Bibliothèque nationale du Bénin est également un lieu qui favorise la recherche documentaire, la conservation de la mémoire éditoriale nationale. C’est aussi un lieu où des rencontres littéraires doivent se faire; ce qui ne se dit pas, ne se fait pas suffisamment. Il faut désormais penser la Bibliothèque nationale comme un lieu de culture, un lieu d’animation culturelle. Le volet « bibliothèque » n’est qu’un des nombreux volets qu’il développe.
Réalisation : Esckil AGBO, ©BENINLIVRES, avril 2021