L’orgasme douloureux, le nouveau roman de la Béninoise Carmen Toudonou, a été lancé officiellement le samedi 27 mai 2023 à Azalai hôtel de Cotonou. C’est un ouvrage qui présente une autopsie réussie des arcanes de la politique contrairement à ce à quoi tout lecteur peut penser en découvrant le titre de l’oeuvre. N’est – ce pas le beau dribble de la romancière !
Le lancement a réuni, hommes de lettres, amoureux de livres, journalistes et sympatisants de la littérature béninoise.
Selon le présentateur, Richard Gbetey le roman s’intéresse aux tares du pouvoir politique, les abus du pouvoir politique, le népotisme , les addictions sexuelles, l’identité nationale, les langues nationales et la condition féminine dans un pays fictif, La Pomorie. Avec à sa tête le Président -Roi.
Le Professeur Adrien Huannou, invité d’honneur du lancement apprécie l’initiative de l’écrivaine et estime que la société se porterait mieux si les femmes parlaient le plus souvent puisque leurs idées sont importantes pour la société.
Il attire l’attention sur la toponymie dans l’ouvrage qui fait référence de manière détournée à certains endroits connus de Cotonou.
Carmen Toudonou à travers les 215 pages de ce roman parle d’une façon originale de faits politiques plus ou moins graves mais avec une ironie déroutante.
Les participants ont exprimé par leur prise de parole, leur émerveillement par rapport au parcours inspirant, la plume de l’autrice, l’originalité du titre du l’ouvrage et la dextérité avec laquelle l’histoire de la Pomorie a été relatée avec un style humouristique, une onomastique originale.
Le roman, L’orgasme Douleureux publié aux éditions Lakalita, 8ème oeuvre de l’autrice est disponible dans les libraires au prix de 7500 FCFA.
Carmen Toudonou est l’invitée du 15ème numéro des Cafés Beninlivres qui se tiendra au siège de Beninlivres (Porto-Novo, rue du cimetière de Danto face à l’EPP de Sohomè) courant le mois de juin. Et ce sur L’orgasme douloureux.
Un mercredi matin, jour de conseil des ministres, Président – Roi, réveillé de très bonne humeur, se préparait pour se rendre à la salle de réunion, quand il eut une prémonition Comme chacun le sait, une prémonition est une idée fulgurante, qui vous éclaire soudain sur une circonstance qui va vous arriver de façon imminente. Ainsi définies, les prémonitions ne préviennent pas. Cela se saurait. Les prémonitions vous tombent dessus, comme ça, sans s’annoncer, comme les pluies d’hivernage du Balangana, quand le ciel, sans même s’assombrir, ouvre soudainement la vanne à des gouttes épaisses et chaudes de giboulée. C’est ainsi que la chose se passa. Président – Roi n’était pas du genre à ne pas se fier à son intuition, il ne passa donc pas outre. Pendant qu’il chaussait ses bottines pour parfaire son look, il lui était passé à l’esprit que ceux de ses ministres qui seraient habillés en bleu ce jour-là, au conseil des ministres, étaient des conspirateurs. Ce bleu était leur couleur de ralliement, le signe de leur entente, le signal qu’ils maintenaient la cabale, l’indice qu’ils se tenaient prêts pour aller jusqu’au bout. Une fois les comploteurs démasqués, Président- Roi devrait aller très vite pour déjouer le coup, parce que ces gens étaient décidés à en finir avec lui. Ayant clairement pressenti ces choses, le président allait quitter sa chambre, quand il s’aperçut que lui-même avait porté une cravate bleue. Il la changea pour une autre de couleur bordeaux, puis se rendit à pied à la salle du conseil des ministres. Le bâtiment jouxtait ses appartements, et il avait décliné l’offre de son protocole de franchir les 100m en voiture de commandement.
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Par Kafui GUIVI © BENINLIVRES
