Eurydoce Godonou : « Le Salut tumulaire, voilà une œuvre qui traque les grandes croyances »

Eurydoce Godonou : « Le Salut tumulaire, voilà une œuvre qui traque les grandes croyances »


LA CHRONIQUE. Bibliothécaire – Documentaliste, et Blogueur littéraire, Eurydoce Godonou partage avec radio Beninlivres son analyse du roman Le Salut tumulaire de Sophie Adonon, paru en juin 2021 aux éditions Beninlivres. Lisez.


Eurydoce Godonou : « Le Salut tumulaire, voilà une œuvre qui a été écrite comme sous la forme d’une grosse blague, comme une ironie du sort : un addict qui voit son addiction récompensée. C’est un fait rare.


Le Salut tumulaire, c’est le genre d’ouvrage de fiction qui vient bousculer les codes, traquer les plus grandes croyances dans leur retranchement le plus profond. Un enfant tohossou littéralement adoré, un patriarche qui se fait enterrer avec sa fortune aux dépens de ce qu’en peut penser son épouse, etc.


Le Salut tumulaire, c’est aussi la plume d’une Sophie Adonon, toujours plaisante, qui aime donner vie à l’histoire de son pays à travers ses œuvres, des récits préparés à la sauce typiquement béninoise : de chez nous.


Cependant, malgré le charme de l’histoire et de toutes les leçons qu’on peut y retenir, il y a une interrogation qui subsiste : quel est le but de cet ouvrage ? Quelle est la portée à laquelle l’auteur prédestine ? Est – ce pour donner une nouvelle vie au personnage principal qui apparemment a existé, ou est – ce plutôt un prétexte pour une fois encore faire un cours d’histoire ? »


Les interrogations du blogueur littéraire ne sont pas restées sans suite. Sophie Adonon, tout en remerciant son lecteur défend :

« Le personnage Norbert Lanmè n’a jamais existé. C’est Agbéléhounko, représentant de la loterie nationale du Bénin qui n’est pas fictif. Cet ouvrage qui est une pure fiction est un prétexte pour rendre hommage à mes parents, à travers leur village natal, Sinhoué – Zounmè, d’une part.
D’autre part, je voulais louer les enfants nés avec une malformation ou différents. Ce sont des innocents qui se sont découverts tels qu’ils sont, ou des handicapés que les parents ont reçus comme progénitures. Ces parents qui ont le courage, la volonté de les assumer sans les tuer, ni les abandonner sont à sublimer. Nous devons les respecter et les glorifier.
Enfin de manière endémique, j’aime valoriser et faire connaître l’histoire de mon Bénin. Il y aura forcément d’autres buts que les lecteurs décèleront. »


Propos recueillis par Esckil AGBO© BENINLIVRES, juin 2021