[Hommage à OBQ] / Dr Jules Gandagbé: Un piège sans fin ou « Ahouna ou l’initiation inachevée »

[Hommage à OBQ]  / Dr Jules Gandagbé: Un piège sans fin  ou  « Ahouna ou l’initiation inachevée »
Dr Jules - Marie GANDAGBE

Né  à Bohicon, il fit ses études primaires à Houinvié Djassin à Porto Novo, secondaires aux séminaires St Paul de Djimé et Notre de Fatima à Parakou avant de s’inscrire à l’Université nationale du Bénin, son baccalauréat en poche. Titulaire d’un Doctorat de thèse unique en 2015 en Sciences de l’éducation, Jules – Marie Gandagbé est actuellement Enseignant- chercheur à l’Université d’Abomey – Calavi et est  en service à l’Ecole Normale Supérieure  (ENS) de Porto Novo. Il adresse, par un court texte, au Patriarche Olympe Bhêly Quenum un bel hommage. Radio Beninlivres, nous célébrons les noces de diamant de Un piège sans fin du grand homme.

<< Sachez et croyez fermement que votre vie est une mort continuelle.>>

De L’imitation de Notre Seigneur Jésus Christ. En épigraphe à << Un piège sans fin>>

Comme il l’affirme lui même dans ses écrits et interviews, bien que son père Paul Gbhêly- Houénou, ancien instituteur, soit resté chrétien et franc- maçon jusqu’à sa mort, Olympe Bhêly Quenum a été nourri, enraciné et fortifié dans les traditions ancestrales. Son enfance et une partie de son adolescence ont été passées entre les couvents du Vodou Alladahouin de Ouidah, dont sa mère Vicédessin Kounoussi était une grande prêtresse et la maison familiale où il a observé, côtoyé les manifestations du culte Vodou et vécu certains rituels traditionnels tels que le rituel de baptême traditionnel, le rituel de renforcement de la personnalité que son grand père paternel Daagbo lui a conféré et le rituel funèbre ègba du Nigeria, hérité de sa grand mère maternelle et qu’il a exécuté en tenue d’Adam devant le corps de sa mère avant l’inhumation comme il l’écrit lui même dans Les Appels du Vodou. C’est cet ensemble de viatique qui a fait d’Olympe Bhêly Quenum un écrivain du terroir.

Son roman Un piège sans fin, dépeint la destinée tragique de Ahouna, autour de laquelle gravitent d’autres destinées afin d’en faire le noyau central de l’œuvre. Le destin de Bakari, successivement riche et victime du sort qui le conduit à la déchéance, celui d’Affognon, né pour être heureux, mais qui vit tout le contraire de la promesse optimiste contenue dans son nom, Boullin, la victime de la nature et d’autres encore préparent et nourrissent la destinée de Ahouna.

On peut alors proposer à Un piège sans fin, Ahouna ou la destinée.

A cette histoire racontée, il manque beaucoup d’autres détails dont la restitution pourrait éclairer davantage la compréhension de l’œuvre. C’est sûrement ce que Olympe Bhêly Quenum essayera de faire plus tard avec la publication de L’initié, Le chant du lac, Les Appels du Vodou, Les franc- maçons, Un enfant d’Afrique, etc. autant d’oeuvres philosophico- initiatiques.

Par Dr Jules Marie GANDAGBE, ©BENINLIVRES, avril 2020