Interview/ Ghislain Ahouansè: « Mon manuscrit est le testament de mort d’un migrant clandestin »

Interview/ Ghislain Ahouansè:  « Mon manuscrit est le testament de mort d’un migrant clandestin »

 Ghislain Ahouansè est l’invité de radio Beninlivres de cette semaine. Bibliophile et  amateur de plume, il est finaliste au 2ème Prix littéraire panafricain. C’est un jeune béninois, passionné des belles lettres qui rêve de conquérir  le monde avec  l’afrolittérature, un concept qu’il installe progressivement avec  ses  amis.


Interview

Radio Beninlivres: Veuillez – vous présenter à  nos lecteurs

Ghislain Ahouansè : Je suis Ghislain Ahouansè à l’état civil, né le 7 décembre 1998 à Porto-Novo. Je suis étudiant, bibliophile et amateur de plume. Ambitieux mais pas prétentieux, je crois fermement qu’il faut redynamiser la littérature africaine en dévoilant au grand public la ‘’vraie face du caché’’.

Ce qui m’a  d’ailleurs poussé dès 2016 à jeter les bases d’un nouveau paradigme littéraire  baptisé Afrolittérature. Ce nouveau courant n’est rien d’autre que le mixage de la négritude et l’African personnality (Tigritude) de Wolé Soyinka, un courant qui se reclame comme « une construction  intellectuelle, qui dans sa vocation, vise à concevoir les remèdes les plus efficaces en la mentalité des Africains d’autant que les problèmes africains liés au décollage du continent sont typiquement du ressort des Africains eux-mêmes.».  Membre d’un collectif de quatre écrivains dénommé “4G Poètes”, je développe depuis peu de temps l’Afrolittérature avec mes collègues en général et Akandé Quentin Eyébiyi en particulier.

J’aspire être un écrivain panafricain modéré, car, « le panafricanisme à outrance a teinté les analyses de la littérature africaine de jugements de valeurs, basés notamment sur les ressentiments de l’esclavage et de la colonisation. » dis-je. L’histoire reste donc à réécrire et à harmoniser.

Et vous écrivez déjà la vôtre, avec votre sélection parmi les finalistes  du 2ème Prix littéraire panafricain

Justement, je suis comme cinq autres jeunes, finalistes de la deuxième édition du concours littéraire panafricain. Déjà je rappelle qu’au début dix pays africains francophones étaient en lice. Après délibération du jury présidé par l’écrivaine guyanaise Angel Turshir, il n’y reste que trois dans le dernier carré du concours:  deux Béninois, un Camerounais et trois Ivoiriens.

La finale qui est d’ailleurs en même temps la cérémonie de remise des prix, intialement   prévue pour le samedi 26 janvier à Abidjan  est reportée pour ce 02 février.

Que savez – vous  de ce concours?

Le concours littéraire panafricain est un rendez-vous culturel annuel d’envergure continentale qui a pour but de dénicher et de promouvoir à travers la publication des œuvres des lauréats les jeunes talents africains francophones de 14 à 30 ans. C’est une initiative de la start-up ivoirienne Afrique Concours talent.

Parlez – nous de votre manuscrit à cette compétition

Mon manuscrit ” Dans les catacombes de la méditerranée” est un testament de mort, le récit d’un migrant clandestin, Gbèdan, qui, malgré la stabilité et l’embonpoint économique dont-il jouit dans son pays s’est laissé emporter par les facettes hallucinantes de l’Occident que nous mirent sans cesse les médias internationaux. Une fois dans “la gueule du loup”, “dans la géhenne”, il s’est rendu compte de son ivresse et de ce que “les images qu’on nous mirent sont très belles pour être vraies”.

À gré ou contre gré, après la multitude d’injustices dont-il a été victime, il s’est vu embarquer dans un “zodiaque-navire”, lequel,  surchargé jusqu’aux dents n’échappera point au cyclone de la méditerranée. Pris au piège de ses ambitions prétentieuses, il se mit à rédiger avant la chute de son corps “dans les catacombes de la méditerranée” son testament qu’il enfouit dans une bouteille de whisky et jeta à l’eau, espérant que celui-ci chutera dans de bonnes mains, celles de la jeunesse africaine à qui il dédie la “note”.

Mon manuscrit n’a fait que peindre les risques de l’immigration clandestine avant de donner en conseils quelques solutions comme porte de sortie de crise. Il répond à la thématique imposée pour  la deuxième édition du concours littéraire panafricain: l’immigration clandestine des jeunes africains: Que faire?

Merci

Réalisation: Esckil AGBO