Interview/ Méchac Adjaho : « Fragiles présente l’amour sous toutes ses coutures »

Interview/ Méchac Adjaho : « Fragiles présente l’amour sous toutes ses coutures »

A quelques heures de la présentation officielle de  Fragiles, son deuxième recueil de poèmes,  Méchac Adjaho, volontiers,  nous accorde un court entretien sur l’ouvrage.  Il est notre invité de la semaine.

Interview  


Radio  Beninlivres : Vous lancez le 19 janvier prochain votre deuxième livre. Parlez- nous des coulisses de cet ouvrage.

Méchac Adjaho : Fragiles parait aux Editions Plurielles et sera lancé à l’Institut Français de Cotonou. Je prépare en sus un cocktail spectacle pour le lendemain au Lieu Unique. A part ces trois données, il n’y a pas de coups lisses à vous porter en coulisses.

Donnez – nous une petite idée des thèmes qui y sont développés

Déjà, je ne développe rien. Je me contente de présenter, de suggérer,  d’introduire, d’alerter. Le lecteur se chargera de développer les thèmes à son niveau.  Il sait le faire. Fragiles présente l’amour sous toutes ses coutures. L’amour qui fait planer mais aussi l’amour qui fait pleurer. Je parle également du plaisir de vivre et de valeurs telles que la famille et l’écriture elle-même.

Quelle est la particularité de Fragiles par rapport à Eclats de vers, votre 1er recueil de poèmes ?

Je ne suis pas convaincu que Fragiles soit particulier. C’est le même auteur, la même langue et la même impertinence dans le choix des mots pour dire les choses sur un total de 30 poèmes dans un recueil comme dans l’autre. Mais deux petites différences sont à relever.

D’abord,  Fragiles est illustré par Sènami Donoumassou. Les dessins sont précieux et le coup de crayon gracieux. Dans le ressenti des textes, il y a moins d’explosion et plus de subtilité. Fragiles se présente comme un pan de mon propos poétique, un de ces éclats de vers qui a survécu aux déflagrations du premier recueil et qui en restitue l’autre face de la médaille : la fragilité.

La poésie est un genre complexe dit- on. Mais en vous lisant, on constate une manipulation adroite des mots. Comment en êtes vous venu là?

Adroite manipulation des mots. Voilà une belle façon de dire les choses. Vous n’êtes pas moins lexico-manipulateur. Mon défaut est de ne pas attendre d’être attablé pour écrire un poème avant de laisser libre cours à mon envie de jouer avec les mots et les idées. Cette pratique quotidienne et permanente avec d’autres jongleurs aussi fous que moi explique le degré de manipulation auquel je suis aujourd’hui.

Habib Dakpogan propose votre inscription au panthéon de la poésie béninoise. Vous en pensez quoi?

Il faut déjà que ce panthéon existe. Pour l’instant, il y a plus de paons et de pantins que d’aspirants à un panthéon.

Par ailleurs, je trouve assez sympathique ce clin d’œil de ce cher Habib, un écrivain selon mon cœur. J’avoue ici et maintenant que ce serait un grand honneur d’y entrer pour côtoyer ne serait-ce que de façon nominale des esprits comme Fernando d’Almeida et d’autres que j’omets de citer pour ne pas rallonger une interview volontairement concise.

  Quel serait l’effet de Fragiles sur son lecteur?

Le même effet que produit la lumière sur nous. La lumière nous éclaire. Elle nous révèle à nous, dans nos certitudes et dans la fragile condition de nos humanités.

Réalisation : Esckil AGBO