Le 1er livre de Micheline Adjovi que j’ai lu est Vodoun la Forteresse d’espérance, paru aux éditions DAGAN en 2019. Une belle fiction qui fait voyager le lecteur dans le Bénin authentique, qui lui offre une superbe occasion de tourisme littéraire. Samedi 23 mai 2020, entre 08h36 et 10h21, je dégustai un deuxième ouvrage de l’Ecrivaine; le premier de sa bibliographie. J’ai vaincu parce que j’ai cru publié à Cotonou chez Stars Editions en 2013. Un livre – témoignage, un ouvrage autobiographique lequel je veux, bréviaire de tous les jeunes béninois – pardon – de toute la jeunesse africaine. Voici pourquoi.
J’ai vaincu parce que j’ai cru peut être une « sorte de boussole interne » pour tout jeune d’Afrique. Style simple, témoignage vivant. Vous pouvez le dévorer en moins de deux heures ; et au terme de votre lecture, vous vous sentirez guéri d’un mal profond : ne pas avoir foi en soi.
« A l’entame de la lecture, je n’avais qu’une seule envie, aller jusqu’au bout. Le style est simple, précis, élégant, parfois ironique », témoigne le Magistrat et Ancienne Ministre du Bénin, Claire Houngan Ayémonna.
Mais de quoi s’agit – il dans l’ouvrage ?
Etendu sur 118 pages, J’ai vaincu parce que j’ai cru est un essai qui s’inscrit dans la catégorie des livres orientés vers le développement personnel. Il prend la forme d’un récit et met le lecteur au contact de faits vécus, par l’auteure elle-même. Micheline Adjovi, avec le public, partage ainsi tout un pan de sa vie ; une vie paisible et épanouie qui va connaître un matin un terrible bouleversement. Un ‘’tsunami’’ qu’elle devra affronter sous peine de subir un déshonneur. Car, forcée au chômage.
Extraits
« 08 juin 2012. A la place de l’entretien que je devrais avoir avec mon employeur, c’est tout simplement une lettre de licenciement qui m’a été remise, laquelle prenait effet immédiatement. Une note de service est sortie expressément à ce propos. Elle interdisait aux agents de sécurité de ne plus me laisser dorénavant entrer dans les locaux de l’institution sous peine de perdre eux aussi leur job. Bien qu’il ne puisse y avoir de fumée sans feu, je n’ai pas souvenance d’avoir commis une faute professionnelle digne d’une telle mesure ou un crime qui méritait une si grave sanction. »
Pp 26 – 27.
« 19 ans, durant, je n’ai servi que des représentants, c’est – à – dire des hommes. Au fond de moi, je nourrissais un curieux désir de pouvoir travailler sous l’autorité d’une femme. Lorsqu’à la fin du mandat du sixième patron…., il a été annoncé au personnel l’arrivée d’une représentante, j’étais ravie de pouvoir collaborer avec une femme manager. J’avais pensé qu’avec une femme représentante, tout irait mieux et qu’elle comprendrait assez aisément les doléances du personnel… Comment pouvais – je, dans ces conditions, imaginer le pire ? »
Pp 55 – 70
Notre analyse
La lecture de cette œuvre vous rend libre, libre d’être vous – même. Elle donne l’envie d’être « un peu plus soi- même », elle change votre vision de la vie, car capable de provoquer en votre for intérieur une révolution. Micheline Adjovi, courageusement, brava l’épreuve, et son livre en est le premier témoin immédiat.
Je ne sais pas si je dois classer le ‘’bouquin’’ dans les catégories des livres de développement personnel d’avant ou post seconde guerre mondiale.
Selon Stephen Covey (1932 – 2012), ce type littérature d’avant la seconde guerre mondiale oriente le lecteur vers certains principes dont les fondamentaux sont : l’intégrité, l’humilité, la tempérance, la fidélité, le courage. Pour réussir sa vie, nous apprend le Conférencier américain, il faut intégrer ces principes « au plus profond de notre moi intérieur ». C’est donc un courant littéraire qui agit sur l’intérieur pour transformer l’extérieure.
Par contre, celui, après la seconde guerre mondiale enseigne, plutôt au lecteur des techniques pour accéder au bonheur. Avec des ouvrages de ce ‘’mouvement’’, des expressions comme « pensées positives » sont récurrentes.
J’ai vaincu parce que j’ai cru de Micheline Adjovi, à notre sens, assemble les deux courants pour offrir au public un cocktail de recettes de la vie et pour la vie.
Quelques citations
« Lorsqu’il n’y a plus aucune solution, c’est alors que plusieurs possibilités s’offrent et on en sort toujours grandi. »
p 86
« Le premier facteur incontournable pour se relever et réussir après une chute est un puissant désir de réalisation, frôlant l’obsession. »
p 91
« Il n’y a pas à voir dans une situation inconfortable d’aujourd’hui, la fin du monde. »
p 112
« Les dons de l’échec garantissent le succès lorsqu’ils sont judicieusement compris. »
p 113
« La mort n’a pas le dernier mot, mais c’est la vie qui l’a. »
p 116
Par Esckil AGBO, ©BENINLIVRES, mai 2020