JCC 2019 / Rasta de Samir Benchikh : Un portrait manqué de la Côte d’Ivoire ?

JCC 2019 / Rasta de Samir Benchikh : Un  portrait manqué de la Côte d’Ivoire ?

Pendant la guerre, la Côte d’Ivoire, a – t- elle vraiment connu le phénomène des enfants – soldats ? Telle est la préoccupation qui m’a agité, quand j’ai fini de regarder Rasta, un court métrage de l’Algérien Samir Benchikh, en compétition officielle,  à la 30ème édition des Journées cinématographiques de Carthage – JCC 2019.


Un portrait manqué de la Côte d’Ivoire ? Je n’ose pas dire oui. Mais tout porte à y croire. Courant les 29 minutes qu’a duré le film, je ne faisais que lancer, sans répit, à mon confrère ivoirien, Amadou Sanou, assis juste à côté  de moi, une question : «  Amadou, dis – moi, la Côte d’Ivoire a – t – elle vraiment connu le phénomène des enfants soldats ? ».

Dubitatif,  le journaliste – Directeur de Publication de la plateforme farafinaculture, n’a pas  pu me donner une réponse sans ambigüité. Je rappelle, qu’il a vécu la crise politico – militaire (2002 – 2007 /  2010 – avril 2011), laquelle est d’ailleurs le cœur de la trame du film Rasta. Voici, pour la petite histoire.

La guerre, terminée, Rasta, un  jeune garçon, témoin – actif des violences et répressions,   veut se faire pardonner. Pour avoir  assommé un milicien –  Abou, un ado comme lui.  Il entreprend, à cet effet, un voyage à la recherche de sa victime. Malheureusement,  le voyageur  ne va pas rencontrer Abou, celui – ci  n’était plus en vie.  Toutefois,  il eut ‘’la chance’’  de croiser la mère du milicien défunt.   Avec la maman de sa victime, Rasta entame une série d’échanges.  Vifs  et houleux. Il se révèle à elle, il lui  fit comprendre qu’il est le tueur de son fils. Il veut tout lui raconter, il veut clamer son innocence.  Tout pour  se faire pardonner….

L’idée de réconciliation est évidente dans le scénario. La détermination du héro  à aller à la rencontre de sa / ses victimes aux fins de se faire pardonner en est un indice parmi tant d’autres. Réaliste, le film  rapproche  le cinéphile des horribles  faits  qui ont marqué la Côte d’Ivoire pendant la guerre.  Quand  bien même, nous aurions souhaité ne pas voir de  gros plans qui semblent nous  plonger  dans une fiction comme Beasts of No Nation  (2015) du Réalisateur Amércain Cary Joji Fukunaga – une adaptation du roman  Bête sans patrie (Harper Perennial, 2005) du Nigérian Uzodinma Iweala  – qui a pour sujet principal : l’enfant soldat.

Quant à la qualité des images, le son et le jeu des acteurs, notamment du personnage principal, la direction artistique, peut y travailler davantage.   

Esckil AGBO, Envoyé spécial à Tunis / ©Beninlivres, novembre 2019