C’est un coup impressionnant. Le court – métrage « True story » du Tunisien Amine Lakhnech, produit par Ulysson – Antworks (2019). En compétition officielle, pour le compte de la 30ème édition des Journées cinématographiques de Carthage – JCC 2019, il a été projeté, mardi soir à l’espace ABC de Tunis.
L’histoire s’ouvre sur une femme qui trépasse en mettant au monde un enfant. Une fille, née avec une malformation. Au niveau du cœur. . Elle n’aura pas à vivre longtemps, ont prédit les accoucheurs. Deux mois, peut – être, six, pronostiquent – ils. C’est un bébé – monstre, se convainc sa tante Wahid, à qui la garde du nouveau – né, revient désormais. Entre, se débarrasser du bébé et la sauver, celle – ci décide de recourir aux voies occultes. Plusieurs maîtres religieux, marabouts et pratiquants de la magie ont défilé au chevet de l’enfant. Mais ils n’ont pu rien faire. Jusqu’à la nuit où Satan prit la décision de sauver le bébé.
Entre expressivité et expressionnisme, « true story » est un film, simplement, fascinant. La terreur psychologique qu’il semble projeté sur le spectateur est vite balayé par des effets spéciaux qui méritent une attention particulière. Il est d’une réalité visuelle unique. Ses images scéniques sont caractéristiques d’un tissu narratif qui conduit le cinéphile dans une énigme et le laisse sans voix.
Il est, tout à fait, expressif ce court métrage. En 21 minutes, Amine Lakhnech, le réalisateur sort une éloquence filmique qui ne laisse personne indifférent. Le style du scénario, à la fois surprenant et puissant, est sans ambigüité.
Expressionniste, ce film touche la sensibilité du ‘’spectateur’’ à son plus haut degré de résonnance. Il est évocateur d’une recherche approfondie sur l’expression de l’émotion. Il fascine par sa beauté, attire par la haute qualité de ses images et de sa musique et éblouit par son montage. Autour des thèmes comme, la magie noire, le charlatanisme, l’exorcisme, le surnaturel, le jeune réalisateur tunisien coud un scénario impressionnant, accessible et digeste. Bien qu’abordant un sujet complexe qui dépasse l’entendement humain : Satan.
Et pourtant, c’est l’œuvre d’un cinéaste autodidacte.
Esckil AGBO, Envoyé spécial à Tunis / ©Beninlivres, octobre 2019