Finalement, on n’a même plus eu droit au discours. La Journée mondiale du livre et du droit d’auteur n’est pas le 08 mars. Elle n’est ni la journée internationale de la musique, ni la journée internationale de la danse. Encore moins la journée mondiale du théâtre. Je l’ai compris ce 23 avril 2022.
Par des publications, nous avons rappelé la célébration de cette journée. Nous avons plaidé pour que sérieusement le ministère du tourisme, de la culture et des arts l’organise.
Nous voyons comment l’Etat sort de gros moyens pour la Fête internationale de la musique – nous observons comment le Mtca participe à la tenue annuelle de la journée internationale de la danse. Les femmes artistes sont célébrées à travers le 08 mars. La journée mondiale du théâtre est célébrée à voix multiples. Mais pour le livre, silence de cimetière. Du silence officiel. Rien.
Le silence du Mtca de ce 23 avril 2022 autour de la journée internationale du livre et du droit d’auteur me rappelle un autre. Un silence de nos autorités que je n’ai pas compris jusque là.
En effet, en 2020, nous avons célébré les 60 ans du roman Un piège sans fin de Olympe Bhêly Quenum. Qu’on aime le vieux ou pas, on doit reconnaître que ce roman est inscrit en lettre d’or dans le patrimoine littéraire du Bénin – j’irai loin en disant patrimoine littéraire de l’Afrique. L’oeuvre a 60 ans, l’auteur est encore vivant. C’est chose rare.
Nous avions donc créé l’évènement Les noces de diamant de Un piège sans fin. Nous avions informé, par lettre déposée les autorités du ministère du tourisme, de la culture et des arts. Dans ladite lettre, nous n’avions pas demandé d’appui financier, nous n’avions pas demandé de salle pour nos activités. Nous avions juste demandé que le ministère, sur sa page Facebook, par un message officiel souhaite un joyeux 60 ans à cet ouvrage. Nous avions proposé aux autorités de rendre hommage à ce Patriarche des lettres béninoises, juste par un message sur les canaux digitaux. Mais rien n’a été fait. C’était un silence éloquent. Je parie que si c’était la mort du vieux qu’on avait annoncée, on s’empresserait d’écrire Le Bénin a perdu un grand homme
Le livre béninois ne mérite pas ce silence chères autorités. Vous êtes capables de lui offrir une belle vie. Vous avez tout pour lui offrir << des tenues de soirée. Le livre aussi peut être sexy. >>, pour répéter la jeune auteure Belkis Hounkanrin. Vous en êtes capable.
Par Esckil AGBO © BENINLIVRES