La critique littéraire au Bénin remonte aux années 80. Quelques Universitaires, la plupart, Enseignants à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université Nationale du Bénin ont commencé à se donner à cet exercice à travers des ouvrages et des articles.
1984. Adrien HUANNOU, ouvre les portes de la critique littéraire béninoise, en présentant au public « les résultats de sa thèse d’Etat sur la littérature béninoise des origines à 1983 ». Il a réalisé de nombreux travaux sur les littératures africaines, et « l’écriture des femmes en Afrique » Professeur de littérature négro-africaine de langue française à la retraite, il fut Président de l’Association des Ecrivains et Critiques Littéraires du Bénin (1986-1990). Malgré le poids de l’âge, il continue de faire des publications. La dernière est Introduction à la littérature béninoise , parue en décembre 2019.
Guy Ossito MIDIOHOUAN, Professeur de littérature négro-africaine d’expression française. Ses travaux ont consisté à réorienter les études historiques de la littérature négro-africaine de langue française. En 1999, il publie le « premier ouvrage de référence sur la nouvelle en Afrique francophone». Grand Universitaire, sa plume est d’une verve et d’une sincérité sans lendemain. A sa suite, nous citons le Professeur Nouréini TIDJANI-SERPOS qui est l’un des « meilleurs connaisseurs de la littérature africaine ». Fondateur de la radio Benin culture de Porto – Novo, il a enseigné à l’Université de Benin City (Nigéria) et à l’Université Nationale du Bénin. Ses deux ouvrages Aspects de la critique africaine, publié1987 et L’intellectuel négro-africain face au roman, paru en1996 sont d’une dimension intellectuelle et savante hors du commun. Sans aucun risque de nous tromper, nous osons ‘’désigner’’ ces trois Universitaires Précurseurs de la critique littéraire au Bénin. Avant eux, il n’y a vraiment pas eu de Béninois ayant mis leur plume au service des recherches en littératures, notamment celle africaine d’expression française.
Tout juste après les Pères
A la suite du trio Adrien Huannou, Guy Ossito Midiohouan et Nouréini Tidjani Serpos, plusieurs nouvelles ‘’plumes – critiques’’ se sont révélées. Ceci coïncidait, avec la mise au programme à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université Nationale du Bénin de l’étude de la littérature béninoise. Au nombre de ces jeunes Critiques, nous citons, Jean-Claude HOUNMENOU qui a publié un essai sur l’Ecrivain Olympe Bhêly- Quenum et Jean-Norbert VIGNONDE, auteur d’une anthologie de textes critiques africains.
A ceux – là, on ajoute le journaliste Pascal Zantou, qui dans le journal Les Echos du jour, au niveau de la page Arts et Culture consacrait quelques colonnes à la littérature. Avec celui- ci, apparaît, ainsi la Critique journalistique dont les autres ”adeptes” les plus présents étaient Fernand Nouwligbèto, Florent Couao Zotti et Fortuné Sossa.
Après les années 2000
La floraison de la presse privée et l’avènement des nouveaux médias (site web et blog) ont, d’un côté participé à l’explosion de la critique littéraire, format journalistique (on parle surtout de chronique littéraire). Avec la naissance de jeunes chroniqueurs comme Tanguy Agoi (Canal 3 Bénin), Ghislain Gandjonon (https://racontarsdelectures.com/), Désiré Godonou (saveurslivresque.com), Yan Colince, Paterne Tchaou, Eric Azanney (awaleafriki), Ganiath Bello (https://lescahiersdeganiath.blog/), Jasmin Ahossin-Guezo, Djamila Idrissou-Souler, Habib N’Oueni, Destin Mahulolo, et bien d’autres. D’un autre côté, ils ont caché la critique littéraire, format universitaire, qui devient de plus en plus rare. Ceci, malgré l’apparition de nouveaux ”pratiquants” comme Roger Koudoadinou.
NB: Cet article est le numéro 1 d’une série que nous vous proposons. Plusieurs autres aspects du sujet seront présentés dans les numéros à venir. Merci.
Par Esckil AGBO, ©BENINLIVRES, Janvier 2020