Les 72h du livre à Natitingou : Voici ce qui se passera entre Mama Raouf et les élèves

Les 72h du livre à Natitingou : Voici ce qui se passera entre Mama Raouf et les élèves

Il est l’Invité d’honneur de la 1re édition du festival Les 72 h du livre  à Natitingou,  une initiative de la Maison TV5, prévue  du 12  au 14 décembre 2019.  Auteur au programme, l’Ecrivain Mama Raouf, pendant son séjour, ira à la rencontre des élèves de plusieurs établissements scolaires dont le lycée militaire, le Cours secondaire Saint Augustin et le  CEG2 de la ville. De grands moments  de communion s’annoncent ainsi entre   l’Ecrivain et ses jeunes lecteurs.


Mama Raouf est un écrivain qui s’intéresse, particulièrement  au conte. Il est auteur de plusieurs recueils parmi lesquels, Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin, inscrit au programme en 6ème.  A radio Beninlivres, il confie ses débuts  de conteur.

« J’ai commencé à collecter des contes en 1986. Pendant plusieurs années, lors de mes vacances au Bénin, j’ai recueilli des contes avec un magnétophone. Ma belle-mère m’a beaucoup aidé au début de cette aventure. J’avais beaucoup de cassettes où j’avais enregistré des contes. Je me suis mis à les écouter les unes après les autres et à les traduire. Le premier conte que j’ai traduit, c’était le conte du ‘’Prince prodigue’’. Le prince qui a gaspillé toutes les richesses que son père lui a données et finalement s’est retrouvé très pauvre. Je l’avais traduit en anglais. Cela m’a beaucoup plu.  Ensuite, j’ai traduit un deuxième conte. C’était le conte de « La Jarre et Le Collier » qui  a été publié dans le recueil de contes « Pourquoi les singes vivent dans les arbres et autres contes du Bénin en 2006.

Progressivement, j’ai traduit bon nombre de ces contes en anglais. Le projet a intéressé l’Université d’Etat du Connecticut aux Etats-Unis où j’ai entre – temps commencé à enseigner et elle m’a offert à plusieurs reprises des bourses de recherche.  En 1998, mon premier recueil de contes, Why Goats Smell Bad and Other Stories from Benin « Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin » a été publié. De fil en aiguille, j’ai pu publier un recueil de contes en 1998, en 2000, en 2001, en 2006 et un récit autobiographique en 2014. ».

Du livre,  face à l’auditoire  

L’Invité d’honneur de la 1re édition des  72 heures du livre à Natitingou a aussi des talents d’orateur.  Il enseigne d’ailleurs l’Art oratoire  à l’Université d’Etat du Connecticut aux Etats – Unis où il vit. Mama Raouf n’écrit pas seulement les contes. Il les dit également.  Voici ce qu’il indique à ce qu’il réserve pour le public de Natitingou :

« Lorsque je partage un conte ou des contes avec mon auditoire, c’est un voyage que nous entreprenons, un voyage de découverte. Nous allons à la découverte ou à la redécouverte – si je peux m’exprimer ainsi – de ce monde merveilleux ou les personnages sont aussi bien des hommes que des animaux, des anges et parfois même Dieu.

En tant que conteur, quand je dis un conte, c’est comme si je participais à une communion. C’est comme si mon auditoire et moi communions. Nous échangeons. Je partage avec eux quelque chose de très précieux. Surtout quand c’est un conte béninois, je partage à travers ce conte une partie de la culture béninoise avec le public.

Pour preuve, non seulement je dis des contes avec des chansons dans le cadre de mes présentations de contes, mais j’apprends également aux membres de mon auditoire à exécuter des pas de la danse ‘’Zinli’’. Il me plait de répéter que le fait de dire un conte est un voyage qui permet à mon auditoire de s’abreuver à la source de la sagesse africaine en général et de la sagesse béninoise en particulier.

Parfois, je dis des contes qui proviennent d’autres parties du monde, car aucun pays au monde, aucun peuple n’a le monopole de la sagesse.  Quelle que soit l’origine d’un conte, sa présentation par le conteur est toujours un voyage ludique, culturel et éducatif pour le conteur et son auditoire. A Natitingou, nous allons provoquer les passions. ».

Par Esckil AGBO, ©Beninlivres, décembre 2019