Littérature africaine : Trois regards sur la symbolique du ventre maternel par la voix du Dr. Judith Bidouzo

Littérature africaine : Trois regards sur la symbolique du ventre maternel par la voix du Dr. Judith Bidouzo

       

Evénement. Le 15ème numéro des Cafés Beninlivres  a accueilli au siège de Beninlivres à Porto – Novo, le samedi 10 juin 2023, Dr. Judith Bidouzo  autour du thème  L’ailleurs n’est pas que terre : La symbolique du ventre maternel chez Olympe Bhely Quenum, Mahougnon Kakpo et Tchassim Koutchoukalo.

 Magnifiquement présentée par Docteur Judith Bidouzo, cette conférence  s’est  basée sur trois œuvres appartenant à la bibliographie des trois auteurs pré-cités dans le thème. Il s’agit donc respectivement  de La naissance de Abikou,  La naissance de Fa et  de Je suis le fils de quiconque m’aime.

 En effet, ces trois ouvrages, selon le développement de la conférencière ont en commun des personnages fœtus encore dans le ventre de leurs  mères.  Venus de “” l’ailleurs””, du monde originel, cosmogonique, ils arrivent à communiquer avec le monde physique.

 Chez Olympe Bhêly Quenum et Mahugnon Kapko le ventre de la mère symbolise le sacré, c’est  le canal par lequel  est envoyé en mission dans le monde physique un être: l’enfant. La porteuse devient ainsi  un intermédiaire entre le monde ésotérique et celui exotérique. Le fœtus dans les   ouvrages de ces deux auteurs communique avec sa mère audiblement, prédit d’ailleurs  de nombreux événements, et a une certaine ascendance sur  sa mère au point de pouvoir lui parler d’une voix autoritaire et lui intimer des ordres .

 Par contre avec Tchassim Koutchoukalo, le ventre de la mère n’a rien de sacré, il est  un espace de souillure, où des enfants non désirés grandissent, pour certains malgré les nombreuses tentatives d’avortements de leurs génitrices. La particularité chez la romancière togolaise, c’est qu’il est question de fœtus différents de mères différentes qui arrivent à se communiquer, à s’entendre, à se  parler, se voir. Ils se racontent, en effet leurs ressentis, les déboires et actes malsains de leurs mères à l’insu de celles-ci qui n’arrivent pas à les entendre.

C’était un débat nourri, très riche  qui s’est fait autour de la symbolique du ventre maternel ; les participants, à  travers des questions et apports, tirés de  lectures et  ou de faits vécus, ont sublimé la séance.

Dr. Judith Bidouzo est enseignante de lettres, Docteure en littérature africaine, et nouvelliste.

                                                                          Par Kafui Persis GUIVI