Nicole Cage : Cantique du Pays libre ou l’hymne des amoureux à la liberté…

Nicole Cage : Cantique du Pays libre ou l’hymne des amoureux à la liberté…

Au commencement était le verbe. Et le verbe s’est fait chair. Puis, la chair s’est faite amour. Et l’amour s’est fait passion, déviance et révolte. S’il y a bien une chose qui gouverne ce monde depuis ses débuts, c’est bien l’amour.Dans les arts en général tout comme dans les Écritures saintes, l’amour a été pendant longtemps une thématique centrale autour de laquelle de nombreuses autres variantes gravitent. Si Adam a défié l’autorité céleste en prenant la « pomme défendue » dans le jardin d’Eden, n’est-ce pas à cause de l’amour ?

L’amour, c’est l’essence, la matière. L’amour, c’est cette motivation qui élève ou ruine.Et pour le comprendre, il faut se plonger dans les pages du Cantique du Pays libre, ce magnifique drame musical d’une cinquantaine de pages signé par Nicole Cage.

Paru au troisième trimestre de cette année dans le catalogue des Éditions Beninlivres, cette pièce de théâtre subdivisée en cinq chants prend ses quartiers dans un territoire de la Caraïbe en plein esclavage.Ici, l’auteur casse les normes du drame hugolien. Il ne s’agit pas ici d’un spectacle dans un fauteuil, mais de scènes vivantes.

À travers les chants souvent en créole et quelques répliques en français, Nicole Cage a su créer l’atmosphère hostile aux « Noirs » durant les années de gloire de l’esclavage.

Combien de femmes noires esclavagisées étaient violées ? Combien d’enfants issus du viol d’une esclave par son maître étaient déchirés par leurs doubles cultures ? Combien d’amour était-il caché à cause de la ségrégation ?

Dans le Cantique du pays libre, chaque mot est une note de cœur, chaque vers, un son, un sentiment.

Entre la Bien-Aimée, descendante d’une lignée de prince du pays Kongo, réduite à l’esclavage et considérée comme un objet sans dignité, et l’Amant, fils du maître blanc, car « fruit du viol d’une esclave par le maître blanc », un amour fou, un amour qui défie les normes sociétales de l’époque. Mais vivront-ils le parfait amour quand on sait que le maître et le Mulâtre, un autre fils issu d’un viol convient et désirent eux-aussi la Bien-Aimée ?

Quelle partie prendra le Mulâtre, amoureux d’une négresse, d’une esclave dès l’éclatement de la révolte ? Quelle partie prendra l’Amant, fils du maître, statut qui lui a conféré certains avantages dans la société esclavagiste ? Et qui gagnera le cœur de cette femme « esclave » ?Pour avoir les réponses à ces interrogations, il faudra vous plonger dans les pages de ce livre.

Par Sèmèvo Anicette HOUNHATOHOU © BENINLIVRES