Lorsque dans la journée du mercredi 21 juillet 2021, j’ai publié sur les médias sociaux ( WhatsApp et Facebook) mon court texte intitulé Grand Prix littéraire du Bénin 2021: Les innovations Jean Michel Abimbola, les réactions n’ont pas tardé, notamment celles désapprouvant les nouveautés intégrées dans l’organisation dudit prix.
Je respecte l’avis de mes amis qui pensent qu’en supprimant le Grand Prix littéraire du Bénin, l’option par catégorie et en instituant un seul Grand Prix, le Bénin recule. Mais je ne le partage pas. Parce que je pense qu’il n’y a point de recul.
Non chers amis, le Bénin ne recule nullement en faisant ainsi. Certes, la distinction par catégorie permettait de primer plusieurs personnes, la chance était ouvertes à presque tous les genres. La cagnotte était distribuée à plusieurs personnes. C’est donc normal qu’on s’enflamme, qu’on n’est pas d’accord si on vient un matin dire que les prochaines fois, c’est une seule personne qui partira avec le blé.
Mais le Grand Prix, est – ce seulement le numéraire ? Je voudrais que techniquement mes amis me prouvent en quoi c’est un recul si désormais on parle d’un seul Grand Prix à l’instar du Grand Prix littéraire d’Afrique noire qui reçoit en compétition plusieurs genres. Qu’est – ce qu’on reproche concrètement à la nouvelle formule ?
Nous devons savoir que le Grand Prix littéraire du Bénin, cette distinction nationale vise à redonner vie et vigueur à l’environnement littéraire du pays. Qualitativement et quantitativement. Nous devons penser et agir dans le sens d’une littérature béninoise belle et grande.
Organiser le grand prix par catégorie est comme lancer un concours national de recrutement dans la fonction publique tout en imposant des quotas par département. Où est l’aspect national là ? Où est le challenge ? Où est la compétition ?
Depuis que cette formule de quotas par département est adoptée pour les tests d’entrée dans nos lycées militaires, nous constatons avec regret mais sans pouvoir rien faire la chute du niveau des pensionnaires de ces lycées, nous voyons l’écart de niveau entre les enfants de troupes d’hier et ceux d’aujourd’hui. Un concours national devrait rester concours national pour être un vrai challenge.
Je voudrais inviter mes amis fâchés à faire un peu de recherche sur les distinctions littéraires dans le monde. Plus proche de nous, je les prie de fouiller un peu l’histoire du Grand Prix littéraire d’Afrique noire ou le Prix Ahamadou Kourouma. Pour ce dernier cas, notre compatriote Carmen Toudonou faisait partie des finalistes de 2019 avec Carmen Fifonsi Aboki ( recueil de nouvelles). Mais in fine, c’est David Diop qui a remporté le prix avec son roman Frère d’âmes. Il apparaît clairement que plusieurs s’étaient positionnés pour ce prix, finalement décroché par le Franco – Sénégalais.
Un Grand Prix est un Grand Prix. Tel est mon avis.
Par Esckil AGBO © BENINLIVRES