Brin d’hysope est le premier recueil de poèmes du jeune Béninois Ricardo Akpo, publié chez Solara Edition en mai 2019. Il sera officiellement lancé le samedi 13 juillet à l’Ecole normale supérieure de Porto – Novo. Radio Beninlivres l’a parcouru. En quelques mots, voici ce que nous en disons.
En parcourant les pages de Brin d’hysope, le lecteur peut ressentir cette facilité pour son auteur à manier le verbe, à travers le bon choix des mots, la justesse de la syntaxe et la puissance émotive des vers. Un style autonome, soigné, digeste et qui prend en compte presque tous les courants littéraires. Ricardo Akpo généralise le temps et montre qu’il peut être un et indivisible au lieu de toujours naviguer, par des souvenirs, entre le présent et l’avenir.
Dans chaque poème se trouve la couleur de l’espoir qui est resté le fil conducteur des composants de cet ouvrage. Brin d’hysope ou brin d’espoir ? Loin de donner une réponse fixe, je dirai que ce livre est un être vivant, un esprit bienfaiteur qui réitère aux hommes l’amour de Dieu à travers la déification de la nature, chose précieuse à laquelle, tous les usagers de la terre doivent leur existence. Plus qu’un livre, Brin d’hysope est un modèle de vie qui nous apprend les conduites à tenir face à l’acidité des souvenirs et aux peurs de l’avenir. Car malgré les vicissitudes de la vie, il ne faut pas s’abstenir de vivre…
Un ouvrage pédagogique, mais aussi philosophique parce que rappelant à l’existence le manichéisme de la vie, le couple sourire et soupir, bonheur et malheur comme l’indiquent les vers ci-dessous:
« Que le printemps en plein temps puisse sourire
De son cran sur la rose fleurissant du soupir.
Et que la case du bonheur accueille la senteur
De la rose avant l’hiver où,sans vouloir,elle meurt.»
La vie, la nature, la mort, la femme, l’amour, l’espoir sont développés avec un grand soin doublé d’une logique subtile. Brin d’hysope est simplemment un réservoir d’émotions bien nourries qui font cadencer les sens sans la permission du lecteur.
L’auteur est resté sérieux, focalisé sur son objectif de liquider son for intérieur enflammé de la flamme poétique. Comme quoi, la poésie ne se retient pas, elle se libère pour servir et valoir ce que de droit. Le poète ne s’est pas permis de rester loin des images, ce qui fait appel à la comparaison et à la métaphore, les figures mères.
Prendre un bain de brin d’hysope, c’est se réconcilier avec son passé et trouver la force d’avancer
Prendre un bain de brin d’hysope, c’est donner du prix à l’instant présent qui se multiplie au fil des jours.
Prendre un bain de brin d’hysope, c’est trouver les bonnes armes pour redéfinir son avenir autrefois imperceptibles.
Nous regrettons, toutefois,le travail éditorial, du point de vue forme. Entre textes non justifiés, surtout sur la couverture, police de la graphie trop grosse et le non respect du principe de l’entête dans les oeuvres littéraires, l’éditeur, pensons- nous a manqué de professionnalisme. Il y est remarqué une légèreté dans le soin que devrait avoir toute oeuvre de fiction.
Belkis Espoir HOUNKANRIN / ©Beninlivres, juillet 2019