Rodrigue Kitoyi / Le salut tumulaire : « Ce roman raconte ce que nos cours d’histoire ne nous ont pas dit à l’école »

Rodrigue Kitoyi / Le salut tumulaire : « Ce roman raconte ce que nos cours d’histoire  ne nous ont pas dit à l’école »
Rodrigue KITOYI tenant son exemplaire du roman Le Salut tumulaire

LA CHRONIQUE. Rodrigue Kitoy est Enseignant, Chroniqueur littéraire  et auteur La nuit salvatrice, une nouvelle distinguée parmi les 765 manuscrits au concours littéraire sous régional, Prix Madéleine Tchicaya de 2020 en Côte d’Ivoire. Il a lu Le Salut tumulaire de Sophie Adonon, et nous en parle par ici.

Lisez

Ce dernier bébé de Sophie Adonon vous donne des ailes qui vous font voyager à travers l’histoire. On penserait à ces soirées de contes, disparues de nos traditions. La sage Sophie assise sous l’arbre imaginaire, nous conte l’histoire de plusieurs Rois de Danxomè. Leur règne, leurs faits et gestes, leur vie. Elle parle des conflits royaux, elle parle de la vie des reines, femmes des Rois. Ce roman raconte ce que nos cours d’histoire  ne nous ont pas dit à l’école.

Reconnaissons qu’à l’image de Pour une poignée de gombos, l’auteur Adonon fait connaître certaines traditions aux lecteurs. Le culte des éguns, une pratique bien connue dans plusieurs localités du Bénin a eu une bonne place dans cet ouvrage. Le lecteur découvre comment,  au Bénin, on célèbre les morts à travers le culte des kuvitô (egungun). La romancière a l’ingénieuse idée de transformer les pages de son  livre en des séquences d’image et de vidéos  qui vous permettent de voir défiler  sous vos yeux la cérémonie.  

Le salut tumulaire, c’est l’apologie de la déification que dis-je, c’est la célébration d’une divinité de chez nous. Le tohossou. Ces enfants nés avec des malformations  que la science considère comme des malades. Répandue pour vraie, dans la mentalité moderne, cette histoire de trisomie 13 n’a pas la même explication selon le milieu. En effet, tout comme la vénération des jumeaux, le tohossou est honoré voire déifié.

Norbert, personnage principal de l’œuvre, client fidèle de la loterie  s’est livré à ce jeu. Pour cette cause,  ses deux femmes le rejetteront, ses enfants le renieront, il se verra expulsé de sa propre maison pour se réfugier dans son village natal  Sinhoué. C’est là qu’il tombera sur Vivô, une femme, celle qui deviendra plus tard son troisième épouse. Elle lui donnera un bébé, Fènu, Bonus. L’enfant tohossou.  Savez – vous pourquoi,  son nom est Bonus ? Je vous invite à aller lire ce magnifique livre.

Par Rodrigue KITOYI, © BENINLIVRES, juillet 2021