Cécile Avougnlankoun est Enseignante de français au collège. Elle est la Trésorière Générale de la section Ouémé de l’Association des Professeurs de français du Bénin. Passionnée de lecture, Cécile a créé et anime depuis trois ans la plateforme FEMICRITURE, destinée à la promotion de la littérature féminine d’Afrique. Plus de détails sur le concept dans cet entretien qu’elle a accordé à radio Beninlivres.
Radio Beninlivres : Vous êtes la promotrice de la plateforme Fémicriture. Veuillez nous la présenter.
Cécile Avougnlankoun : Oui, je suis la promotrice de Fémicriture. Le concept est simple: promouvoir la littérature féminine béninoise et africaine. Faire connaître les auteurs femmes et leurs écrits.
Quelles étaient les motivations à la source de votre initiative ?
J’ai créé cette page parce que j’ai remarqué que les écrivaines sont peu connues. Tout le monde et moi-même y compris connaissons plus les écrivains que les écrivaines. Je ne connais pas toutes les écrivaines béninoises. Je devrais cependant. Étant professeur de français, je devais connaitre ces auteurs et les faire connaitre à mes élèves. Or je les connais peu.

Comment intéresser les apprenants à la littérature de chez eux si moi-même la professeure je les connais à peine? J’ai trouvé que c’était une lacune qu’il fallait combler au plus vite. Et puis j’ai toujours aimé lire et rendre compte de mes lectures à mes amis. Je pensai donc à lire que des ouvrages écrits par des femmes et à partager mes lectures avec un plus grand nombre. C’est de là qu’est née l’idée de Fémicriture.
Trois ans déjà qu’elle existe. Faites – nous un bilan du chemin parcouru
Fémicriture a trois ans ce 31 août 2019. Le bilan est exhaustif. Il reste du chemin à faire. Mais je suis ravie de l’accueil fait à Fémicriture. Faire lire et aimer les écrits de femmes, promouvoir les écrivaines d’ici et d’Afrique a plu à nos compatriotes et à des internautes d’ailleurs.
En trois ans nous avons étudié de nombreux ouvrages et une bonne centaine d’auteurs. Du Bénin en passant par le Togo, la Cote d’Ivoire, le Cameroun, le Congo, l’ile Maurice, le Mali, … Des auteures nous sont venues de partout d’Afrique comblées nos attentes d’histoires truculentes et torrides, d’histoires aussi fantasques que cocasses…
Ces textes nous ont dévoilés nombre de maux dont souffrent les femmes. Elles nous ont contés leur misère et leur fragilité. Elles nous ont aussi blessés par leurs diaboliques envies et leurs travers insoupçonnés…. Nous avons voyagé à travers les joies et les peines des nombreux personnages de ces livres. Certains nous ont enchantés. Leurs convictions nous ont raffermis. D’autres nous ont écœurés par leurs bassesses, par leurs vils desseins. Nous avons ri des passions folles et pleuré des déceptions atroces.
Fémicriture dans les trois prochaines années, comment vous la percevez?
Dans trois ans Fémicriture sera plus active. Elle sera plus sur le terrain. Elle sera la page de tous. Je la veux en ces temps-là, si Dieu me prête vie, plus dynamique. Dans trois ans, j’espère que mes livres à moi s’ajouteront à ces livres que je dévore actuellement avec passion. J’espère que nous serons assez nombreux pour coloniser les lecteurs du monde à se passionner pour les écrivaines d’Afrique très peu connues.
Un mot pour conclure l’entretien
Je voudrais dire merci à mes lecteurs.
Réalisation : Esckil AGBO/ / ©Beninlivres, septembre 2019